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Retraite dans la vie courante 2015 – Quatre semaines avec Thérèse d'Avila

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La retraite dans la vie courante 2015 a pour thème « Prier – comme un ami parle à son ami ». Les textes des méditations sont tirés de l'ouvrage du Dr Gudrun Griesmayr ayant pour titre « Freundschaft, die trägt. Vier Wochen mit Teresa von Avila » (Verlag Neue Stadt München-Zürich-Wien, www.neuestadt.com, 2011), ISBN 978-3-87996-784-1. Publication des textes avec la permission de l'auteur.

Les textes français de sainte Thérèse repris dans cet ouvrage sont tirés de : Thérèse d'Avila, Œuvres complètes. Traduction par Mère Marie du Saint-Sacrement, carmélite déchaussée. Edition établie, révisée et annotée par les Carmélites de Clamart et Bernard Sesé. Introduction générale par le Père Tomas Alvarez, carme déchaux (Paris, Editions du Cerf, 2010), ISBN 978-2-204-05324-2.

SEMAINE 3

III. AVEC JESUS – AUSSI DANS LA SOUFFRANCE

La vie de Thérèse changeait de fond en comble à travers l'expérience de la contemplation du Christ souffrant. Sa réponse d'amour l'emmène à choisir le chemin de la souffrance. Elle veut se rendre proche de Celui qui a tant souffert par amour pour elle.

Le Maître souffrant ne nous abandonne jamais, il reste aussi avec nous en temps d'obscurité et d'épreuve. C'est alors que notre amour pour lui est éprouvé. Mais en toute circonstance nous pouvons nous confier entre ses mains, tout comme le Seigneur abandonné sur la croix confiait sa vie entre les mains du Père.

Thérèse est habitée d'un désir profond pour celui qu'elle sent si loin, mais sans lequel sa vie n'aurait ni sens ni perspective. Elle est bien consciente combien l'intelligence, le cœur et le corps doivent s'écouter et collaborer en temps difficiles, non pas de manière acharnée, mais en vivant avec douceur le moment présent – voilà son conseil.

1. SANS MESURE

Le Seigneur m'a fait connaître qu'en ce monde il ne met aucune mesure à ses dons. De même, tout mon désir est de n'en garder aucune dans le service que je lui rends, et d'y employer sans réserve ma vie, mes forces, ma santé ; je ne voudrais pas perdre, par ma faute, le plus petit degré de cette jouissance. Car je le vois, plus on le connaît, plus on l'aime et plus on le glorifie. (Livre de la vie 37,2)

Auprès d'un si bon ami, tout devient supportable. Il est là qui nous aide, qui nous fortifie ; jamais il ne nous manque. Enfin, c'est un ami véritable. (Livre de la vie 22,6)

En les créatures on ne trouve aucune stabilité : Dieu seul est stable. Durant ces épreuves, Notre Seigneur m'envoya toujours quelqu'un pour me tendre la main de sa part. Comme je ne cherchais nul appui créé, ce secours a été suffisant pour soutenir mon sincère désir de lui plaire. (Livre de la vie 39,19)

En temps d'épreuve et de tempête, je confie ma vie entre les mains du Seigneur Jésus qui est à mes côtés.

2. AIDER À PORTER LA CROIX

Il est important pour les âmes qui commencent, de se détacher de toute espèce de satisfaction et d'entrer dans cette voie avec la seule résolution d'aider Jésus Christ à porter sa croix. Comme de bon chevaliers prêts à servir leur roi sans aucune solde. (Livre de la vie 15,11)

Les personnes qui commencent à faire oraison, nous pouvons bien le dire, tirent l'eau du puits, et c'est un rude labeur. (Livre de la vie 11,9)

Toutes ces peines ont leur prix. Le Seigneur envoie ces peines aux uns dans les premiers temps, aux autres vers la fin pour s'assurer qu'ils pourront boire son calice et l'aider à porter sa croix. (Livre de la Vie 11,11)

Suis-je conscient combien faire des efforts peut être précieux ?

3. PERSÉVÉRANCE ET FIDÉLITÉ

Que nul, après avoir abordé l'oraison, ne se décourage. Le pire, selon moi, c'est d'abandonner l'oraison et de ne pas se corriger. Mais quand on ne l'abandonne pas, qu'on me croie, elle conduit au port du salut. (Livre de la vie 19,4)

Où rencontrer un remède qui ne se trouve qu'en toi ? Fuir la lumière pour aller trébucher à chaque pas dans les ténèbres : quelle folie ! Et quelle humilité orgueilleuse le démon insinuait en moi ! Me détacher de la colonne de l'oraison, abandonner le bâton destinéà me soutenir, à me préserver d'une chute si funeste. (Livre de la vie 19,10)

La confiance en soi est préjudiciable. Voilà pourquoi il est extrêmement nécessaire d'avoir un guide et de communiquer avec des personnes spirituelles. Que cette âme se confie en Dieu : sa bonté surpasse tous les délits que nous pouvons commettre. Dès que, rentrant en nous-mêmes, nous voulons recouvrer son amitié, il ne se souvient plus de notre ingratitude. (Livre de la vie 19,15)

Le Seigneur m'invite à lui confier mes ombres.

4. SÉCHERESSE INTÉRIEURE

Il y a des temps où le jardin devient méconnaissable. Tout y paraît flétri, l'eau qui devait l'entretenir est comme tarie. C'est là un état fort pénible. C'est alors le bon moment de sarcler et d'enlever, jusqu'aux racines, les moindres mauvaises herbes qui sont demeurées. C'est également celui de reconnaître combien nos efforts sont insuffisants quand Dieu nous retire l'eau de sa grâce. (Livre de la vie 14,9)

Certaines personnes, à peine qu'elles cessent de sentir de la dévotion, s'imaginent que tout est perdu. Comme si un pareil trésor pouvait s'acquérir par leur travail ! Ce n'est pas, certes, qu'il ne soit pas bon de faire ses efforts pour se tenir soigneusement en la présence de Dieu : mais si l'on est hors d'état d'avoir même une bonne pensée, je le répète, qu'on ne se désole pas outre mesure. Nous sommes des serviteurs inutiles (Luc 10,17). (Livre de la vie 22,11)

Dieu veille à tout, bien mieux que nous ne saurions le faire : Il sait ce dont chacun est propre. (Livre de la vie 22,12)

Quand tout semble perdu et sans perspective, avancer avec le Seigneur d'un cœur confiant…

5. EXPÉRIENCE DE SOLITUDE ET D'ABANDON

Dieu met l'âme dans la séparation de toutes les créatures et il n'y a plus, lui semble-t-il, personne pour elle sur la terre. Elle n'aspire qu'à mourir dans cette solitude. Elle a beau faire, elle ne peut s'arracher à cette solitude. Par moments cependant, Il lui découvre ses perfections. Cette communication ne console pas l'âme, mais lui montre combien juste est sa douleur de se voir privée d'un bien qui renferme tous les biens. (Livre de la vie 20,9)

Dans le tourment de la solitude, l'âme se voit avec une peine subtile et pénétrante. « Je veille et je gémis, comme l'oiseau solitaire sur le toit » (Psaume 102,9). Peut-être le psalmiste se trouvait-il dans cette même solitude. Je crois voir ce verset réalisé en moi. C'est une consolation pour moi de me dire que d'autres personnes, et surtout des personnes aussi saintes ont éprouvé cette extrémité de solitude. (Livre de la vie 20,10)

Je songeais à Saint Paul disant qu'il était crucifié au monde (Galates 6,14). Je ne dis pas que je sois là, je vois trop que cela n'est point. Et pourtant l'âme semble réellement dans un état où elle ne reçoit aucune consolation, ni du ciel qu'elle n'habite pas encore, ni de la terre qu'elle n'habite plus. Elle est donc comme crucifiée entre le ciel et la terre, en proie à la souffrance, ne recevant de secours ni d'un côté ni de l'autre. (Livre de la vie 20,11)

Mes expériences d'abandon peuvent se convertir en lieux de rencontre avec le Crucifié.

6. LA DOULEUR DE L'AMOUR

Ce qui faisait auparavant ma joie, je veux dire l'oraison, la solitude, où le Seigneur versait en moi ses consolations, ne m'apporte plus que le supplice. Et cependant, il est délicieux, ce supplice. Il lui semble plus sûr, parce qu'il la met dans le chemin de la croix. (Livre de la vie 20,15)

Ce n'est pas l'âme qui, par son action, ravive la plaie que lui a faite la privation de son Dieu. Mais voici qu'une flèche vous pénètre jusqu'au plus intime du cœur et des entrailles. Il n'est pas possible de décrire et d'exprimer de quelle manière l'âme est ainsi blessée par son Dieu. Mais cette douleur est si savoureuse qu'elle surpasse tous les plaisirs de la vie. (Livre de la vie 29,10)

J'apercevais un ange auprès de moi. Il me semblait qu'il me passait ce dard au travers du cœur et l'enfonçait jusqu'aux entrailles. Quand il le retirait, je restais tout embrasée du plus ardent amour de Dieu. Cette souffrance n'est pas corporelle, mais spirituelle ; et pourtant le corps n'est pas sans y participer un peu, et même beaucoup. Ce sont alors entre l'âme et Dieu des épanchements de tendresse d'une douceur ineffable. Je supplie le Seigneur de vouloir bien les faire goûter, dans sa bonté, à quiconque croirait que j'invente. (Livre de la vie 29,13)

Il y a des expériences spirituelles que nous ne connaissons pas et qui nous restent étrangères. Le Seigneur conduit tout un chacun sur un chemin personnalisé. Suis-je disponible pour me laisser déranger par lui ?

7. SAGESSE ET DOUCEUR

Quand nous faisons l'expérience d'une indisposition corporelle, notre misère est telle que notre âme, cette pauvre petite prisonnière, participe aux infirmités du corps. Les changements de saisons et la révolution des humeurs la mettent bien souvent, sans qu'il y ait de sa faute, hors d'état d'accomplir ce qu'elle souhaite, et la font souffrir de toute manière. Ainsi l'on doit user de discernement, afin de reconnaître quand le mal procède de cette cause, et ne pas achever alors d'accabler la pauvre âme. Il faut que les personnes comprennent qu'elles sont malades. Elles feront alors bien de changer l'heure de leur oraison. (Livre de la vie 11,15)

Quand l'esprit est livré aux distractions et aux troubles, il ne faut pas tourmenter l'âme sans relâche en lui demandant l'impossible. Il est des œuvres extérieures, des actions de charité, des lectures, auxquelles on peut s'appliquer. Alors que l'âme serve le corps pour l'amour de Dieu, afin qu'en d'autres occasions le corps la serve à son tour. On pourrait très bien prendre quelques pieuses distractions, comme seraient des conversations saintes ou bien encore aller à la campagne. Il est bien des manières de servir Dieu. Son joug est aisé, et c'est un grand point de ne pas traîner l'âme comme par force, mais de la conduire avec douceur pour son plus grand bien. (Livre de la vie 11,16)

Au milieu de la maladie et des obstacles, la véritable oraison pour une âme qui aime, consiste à offrir sa souffrance à Dieu, à se souvenir que c'est pour lui qu'elle l'endure, à se conformer à sa volonté. (Livre de la vie 7,12)

Est-ce que je prends suffisamment soin de mon corps ? Nous sommes invités à prier aussi avec le corps ; que ce soit en temps de bonne santé ou de maladie ou de repos !

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