72% de la population résidente se prononce pour le maintien du libre choix entre l'enseignement moral et religieux. Le pourcentage des parents d'enfants et adolescents scolarisés y étant favorables s'élève même à 76%. Quatre personnes interrogées sur cinq trouvent importante l'inscription de la liberté de religion dans la Constitution. En ce qui concerne les relations entre les Eglises et l'Etat, la majorité des personnes consultées (72%) se prononcent en faveur d'une réglementation claire par l'intermédiaire d'accords, voire de conventions. Tels sont les principaux résultats relevés par un sondage TNS Ilres commandé par l'Eglise catholique à Luxembourg et qui ont été présentés ce jeudi par le directeur de l'institut de sondages et d'études d'opinion Charles Margue. Pour ce sondage qui a eu lieu du 21 au 27 novembre 2013, 1078 personnes âgées de plus de 15 ans ont été interrogées, dont certains d'entre eux étaient des parents de 659 enfants et adolescents.
En ce qui concerne l'importance de la transmission des valeurs aux jeunes, le taux d'approbation atteint des niveaux élevés (93%). Même constat pour la question sur l'importance de l'existence d'un lieu à l'école où sont évoquées les questions morales, religieuses et philosophiques (87%). Les points importants à aborder lors des cours de religion sont la cohabitation dans une société multiculturelle et multi-religieuse, les connaissances au sujet de sa propre culture et de sa civilisation ainsi que le développement personnel des jeunes gens. Les thèmes environnementaux, la solidarité internationale et la familiarisation sur la manière de vivre sa foi ont également été jugés importants pour la majorité des jeunes scolarisés. Les parents interrogés se sont dits pour la plupart d'entre eux satisfaits, respectivement très satisfaits du choix qu'ils ont fait à l'égard de l'inscription dans l'enseignement moral ou religieux.
En plus des questions portant sur l'enseignement religieux, le sondage TNS Ilres a posé quelques questions fondamentales se rapportant sur la connaissance des religions en général, sur la pratique religieuse et sur les relations Eglises-Etat. Si le grand public connaît les grandes religions mondiales - christianisme, islam, bouddhisme, hindouisme et judaïsme -, le niveau des connaissances sur ces religions reste très varié. Alors que 93% des personnes interrogées disent assez bien connaître le christianisme, la connaissance des autres religions citées varie entre 22% et 6%. En ce qui concerne l'importance sociétale attribuée aux religions, les points positifs le plus souvent relevés sont l'engagement pour la justice, la solidarité, le respect des valeurs et les fêtes religieuses lors des étapes importantes da la vie ainsi que le soutien de vie. Ces faits significatifs démontrent l'importance de transmettre à l'école des connaissances fondées sur les religions afin de favoriser le vivre ensemble sans préjugés dans une société plurielle et ouverte, a souligné Jean-Louis Zeien, coordinateur de l'enseignement religieux.
41% des personnes interrogées se disent liées à une communauté de foi chrétienne, dont 39% à l'Eglise catholique. 27% se disent pas croyants mais sans position précise, tandis que 21% se disent agnostiques, respectivement athées. En ce qui concerne la pratique religieuse, un peu plus de la moitié des catholiques se considèrent comme pratiquants (55%).
En guise d'introduction, le vicaire général Erny Gillen a rappelé le contexte politique actuel et a pris position sur certains points relatifs à l'accord de coalition qui concerne l'Eglise soit directement ou indirectement, en particulier la dénonciation planifiée des Conventions, l'introduction annoncée d'un cours d'enseignement aux valeurs et l'avenir du « Te Deum ». Le vicaire général a réitéré l'ouverture de la part de l'Eglise au dialogue et à la discussion. Le gouvernement qui vient de prêter serment serait maintenant responsable pour le bien commun de toutes les personnes habitant au Luxembourg et devrait donc respecter sa propre revendication à l'égard de la neutralité, précisément les questions touchant à la religion et à la foi. Les sentiments religieux et les opinions de nombreuses personnes habitant au Luxembourg mériteraient le même respect et la même reconnaissance que les sentiments des personnes non- ou areligieuses. Non pas la séparation, mais la cohabitation réglementée et positive, voilà les vraies exigences, a souligné Erny Gillen, surtout s'il s'agit d'élaborer et d'organiser l'avenir de notre pays !